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Bureau de santé et intendants de santé

Délibérations de la communauté de Cannes entre 1710 et 1789

Bureau de santé et intendants de santé
Bureau de santé et intendants de santé




Depuis le XVIIe siècle, tout capitaine, français ou non, mouillant le long du littoral provençal afin de décharger sa cargaison doit faire une déposition aux autorités de l’intendance sanitaire. Les intendants inscrivent sur des registres l’identité du capitaine, le nom du navire, sa provenance et la composition de certaines cargaisons. Ils se montrent surtout attentifs à la situation sanitaire du navire et à l’état de la patente de santé. Toutefois, ils sont aussi à l’écoute des événements de mer que signale aussi le capitaine, en rapport ou non avec des considérations sanitaires. Les navires croisés ou laissés dans les ports, le passage de troupes, l’état de certains marchés, les guerres et d’autres faits sont consciencieusement notés sur ces registres publics. Cependant, à partir de 1730, les intendants ouvrent des registres spéciaux pour inscrire des « dépositions particulières et secrètes ».

Les questions sanitaires, notamment les décès survenus à bord pendant les traversées, figurent dans ces registres. Des faits d’armes ou des mouvements de navires de guerre y sont également indiqués et peuvent intéresser les pouvoirs publics ne manquent pas de les demander. Ce dispositif assure une veille sanitaire et une surveillance des rivages de tout le littoral provençal car l’intendance sanitaire de Marseille est en contact régulier avec des bureaux de santé établis dans tous les ports provençaux. Par les renseignements collectés cette institution communale apparaît comme une source d’information de première importance que le pouvoir central entend mettre sous tutelle.

Internet d’après https://amu.hal.science/hal-01841370

Après la terrible épidémie de peste de 1720, un renforcement des contrôles côtiers fut établi le long des côtes de Provence. Cannes rattaché au département maritime d’Antibes contribua à la surveillance des rivages. Au poste annexe de Théoule, dépendant administrativement du bureau cannois, le préposé qui y résidait, était choisi, avec accord, toutefois, de Monseigneur l’intendant de Provence.

En 1759, Mathieu Pélissier est installé au poste de la santé au mouillage de Théoule. En 1763, désirant prendre sa retraite, il en a informé Toulon et Marseille, dont il dépend dans le cadre de veille sanitaire. A cette occasion, il a indiqué à ces interlocuteurs, la disponibilité et l’aptitude de son frère Jean Joseph pour assurer son remplacement. L’information transmise à Mgr. l’intendant, celui-ci s’empresse d’intervenir auprès des consuls cannois, afin d’influencer leur choix.

En novembre 1763, Jean Joseph Pélissier, remplace son frère Mathieu Pélissier après avoir prêté serment entre les mains des consuls et intendants de la santé de Cannes, de bien gérer en la qualité de garde de la santé au poste de Théoule, de se conformer exactement aux arrêts et règlements rendus par sa Majesté, et particulièrement à celui qui a été fait par Messieurs les intendants de la santé de Toulon de 1728, et généralement aux ordres particuliers que l’exigence des cas permettra de donner par Messieurs les intendants du département, sous les peines de droit.

Par la suite, on notera en 1784 la présence du dénommé Poulle comme préposé au poste de Théoule.

Suite aux incursions ennemis en Provence en 1746, et les nombreux dégâts provoqués, le bureau de santé de Cannes fut détruit. La paix revenu, et des finances en berne, afin d’assurer le service,on se contenta de louer un magasin à Jean Louis Le Cerf situé sur la Marine à côté de l’ancienne poissonnerie.

En 1788, la municipalité envisage, afin de solder la dépense annuelle de la location de ce local, de construire un nouveau bureau de la santé, dont le devis est autorisée par Monseigneur l’intendant.

Lors des enchères au rabais, Hubert Gigot, remporte la délivrance des travaux.

Construit sur l’emplacement de l’ancienne poissonnerie sur la Marine, les travaux sont momentanément suspendus, lorsque Hubert Gigot découvre les vieux fondements du bâtiment ancien. Les administrateurs laissent le choix, ou démolir les anciens fondements, ou les utiliser pour la nouvelle construction, tout en engageant ses responsabilités compte tenu des risques que représentent une construction sur un support ancien.

En mai 1789, le nouveau bureau de la santé est achevé. On apprend que pour améliorer le bâtiment, la couverture a fait l’objet d’une modification. L’édifice dont le toit initialement prévu à 2 pentes, reçut une couverture de style pavillon pour assurer un peu de décoration. Afin de le rendre identifiable à la vue des étrangers, une girouette, accompagnée des armes de la ville fut placée au sommet de la toiture. De plus, on acheta 3 perches, ainsi que 16 piquets pour achever la décoration de la construction. Une perche de 9 m de longueur et 2 autres de 6 m, étaient semble-t-il destinés à recevoir des fanions décorés du sigle de la santé, et que les capitaines de bâtiments de mer pouvaient observer et identifier du bord de leurs navires. Les 16 piquets complétèrent l’ensemble en clôturant le bâtiment.

En cette fin d’année 1789 où règne désordre et trouble apportés par la période révolutionnaire, nos administrateurs cannois, conscients des changements que les décrets de l’Assemblée Nationale peuvent induire, évoquent ce sujet dans le cadre de la nomination des intendants de la santé. Le conseil, acquis aux idées révolutionnaires, délibère de déférer avec soumission à toutes décisions qui seront prises par cette assemblée.  




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