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Loisirs

















Sous l'Ancien Régime, la célébration de fêtes patronales, accompagnées de services religieux et suivies de réjouissances publiques, était pour la population une occasion d'exprimer son attachement profond aux traditions ancestrales se rattachant souvent à des rites païens. Elles égayaient quelque peu la vie quotidienne, notamment de mars à septembre. Ces jour-là, soucis et querelles étaient en général oubliés. Tous, jeunes et vieux, vivaient des heures de détente et de réjouissance. Dans un élan de sentiments où se mêlaient à la fois le profane et le sacré, les Cannois, revêtus de leurs habits du dimanche, louaient leurs Saints Patrons : saint Eloi pour les charretiers et muletiers, saint Fiacre pour les jardiniers, saint Sauveur pour les vignerons, et saint Pierre pour les marins et les patrons pêcheurs. L'office religieux auquel assistait la population était suivi de repas champêtres, puis de joyeux divertissements. En général, la foire, la danse et les jeux attiraient plus que la piété. 
En dehors des fêtes religieuses, les bals qui se tenaient très souvent, le dimanche, sur l'aire du pré du Seigneur, offraient à la population d'autres occasions de se divertir. Accompagnés de musique, fifres et tambourins, et de chants, le rigaudon, la farandole et autres danses rituelles liées aux

danse
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activités du quotidien faisaient oublier aux danseurs de tous âges et de toutes conditions les contingences tracassières de la vie et les replongeaient dans des sentiments de contentement naïf et pur. Parmi les jeux divers de plein air qui accompagnaient les festivités, on trouvait le jeu de boule. Considéré au XVIIIe siècle comme un agréable jeu d'adresse, certains estimaient qu'il fallait être fort, beau et noble pour le pratiquer. Devenu fort populaire au Moyen Age, l'église lui avait même reproché de détourner le peuple de ses devoirs religieux. Certains arrêts royaux en avaient, à diverses reprises, interdits la pratique. L'engouement pour ce jeu atteignait même les membres des communautés religieuses. Bien que menacés d'excommunication, ils s'adonnaient à leur plaisir en y jouant en cachette. 
Parfois, cependant, des incidents survenaient entre participants aux différents divertissements. Ainsi à Mouans et Sartoux, un rapport de justice fait état d'incidents intervenus le 20 janvier 1736, jour de fête de saint Sébastien : ...Remontre que le 20 courant jour de la Saint Sébastien après midi se divertissant avec d'autre jeunesse à danser a la place de ce lieu, auraient été interrompus par quelques personnes qui jouaient aux boulles au même endroit et ayant le suppliant ramassé une desdites boulles qu'il avait entre ses pieds la poussa de l'autre côté et quoi que cela ne portât préjudice a personne, néanmoins par un esprit querelleur, Pierre Court fille de Me Jean dansant avec le nommé Jean Baptiste Felix en s'adressant a ceux qui jouaient aux bouffes si jetait de ceux là je lui donnerais un coup de boule... 

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