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Administration militaire


 

 

 

 

 

 

 

 

Le problème d’intendance a de tous temps posé un problème à nos stratèges militaires. Avant la révolutions, les solutions retenues consistaient à faire approvisionner et loger les troupes par les communautés. Logement et nourriture constituaient ce qu’on appelait « l’Etape ».

Tandis qu’on réquisitionnait les habitants pour les logements, un approvisionnement suffisant en pain, viande, et vin devaient être procuré par les fermiers concernés. En outre le foin, paille et avoine nécessaires à la nourriture des chevaux et bestiaux assurant le transport était exigé par les autorités militaires.

Cette avance faite par les communautés faisait l’objet de comptes particuliers remboursés par la province avec un décalage d’une année minimum. Cette délibération de 1762 concerne des comptes vieux de 18 années :

 

Il a été représenté au présent conseil par Messieurs les maire et consuls que Monsieur Berrard, agent de la communauté en la ville d’Aix, leur mande par sa lettre du 25 février 1762, que la province payera dans peu de jours les fournitures qui ont été faites pendant l’année 1744, seulement au munitionnaire et pour le service de l’artillerie, soit en mulets, soit en foin, paille et autres matières, et attendu que la communauté a fait des fournitures pour cet objet, le dit sieur Berrard demande qu’il lui soit donné par le conseil, un pouvoir pour retirer et concéder quittance à Messieurs les trésoriers de la province, du montant du décompte qui a été faite par Messieurs les procureurs du pays, en faveur de la dite communauté, et pour les dites fournitures, sur quoi, les assemblés sont requis de délibérer.

Le conseil, après avoir entendu la lecture de la présente proposition, et de la lettre du sieur Bérard, a unanimement délibéré et donné pouvoir au dit sieur Berrard de retirer de Messieurs les trésoriers de la province, le montant des fournitures faites par la communauté en 1744, pour le service de l’artillerie en mulets, foin, paille et autres matières, suivant le décompte qui a été ou sera fait par Messieurs les procureurs du pays, et d’en concéder bonne et valable quittance, au moyen de quoi, les assemblés relèvent de tout ce que dessus les dits sieurs maire et consuls, et approuvent tout ce que, par le dit sieur Bérard, agent de la communauté, sera fait et géré pour raison de ce dont il s’agit.

 

L’étape perçue par les officiers faisait parfois l’objet d’un trafic. Témoin, cette lettre envoyée aux maire et consuls :

Messieurs,

Nous avons été informé par une lettre que Monseigneur de la Tour, nous a fait l’honneur de nous écrire le 4 de ce mois, que sur les représentations faites à Monsieur le duc de Choiseul, des abus qui peuvent se commettre dans la distribution de l’étape par le refus que font quelques commandants de troupe de subir une nouvelle revue à leurs passages dans les lieux de la résidence des commissaires des guerres. Ce ministre a écrit à tous les chefs de corps à ce sujet et leur enjoint de se conformer aux ordonnances du 13 juillet 1727 et 30 novembre 1729. Son intention est aussi que les commissaires des guerres et les officiers municipaux des lieux de logement se conforment également à ce qui est prescrit par les articles 29 de l’ordonnance du 13 juillet 1727 et de celle du 30 novembre1729. Nous vous faisons part, Messieurs, de ses ordres afin que vous ayez attention de vous y conformer et qu’en conséquence, vous ne ferez la fourniture de l’étape que sur le pied de la dernière revue qui aurait du être faite dans la route si la troupe a passé dans quelque lieu de la résidence d’un commissaire des guerres, sans avoir égard à celle du lieu, d’où elle est partie.

 

Nous sommes très parfaitement, Messieurs, vos affectionnés serviteurs. A Aix le 13 septembre 1770.

(Les procureurs du pays)

 

 

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